Elle m'a craché au visage !
Elle m'a craché au visage !
Gonflée de ce courroux qui la dévore,
La mer, dès l’aube, insulte la terre.
Les hommes lui ont fait bien trop de tort,
Rien ne saurait apaiser sa colère.
En creux tourbillons de folle furie
Houleuse elle arrache les algues mortes
Les propulsant aux cimes des rocs, gris
De désespoir, sous les coups en cohortes.
En un ciel tourmenté de feu et noir,
Elle s'est mirée dans les couleurs sentence
Sous des vents violents, fous de désespoir,
Qui l'enivrent dans sa grande démence.
Hirsutes, hurlantes comme des loups
Les vagues, si hautes de prétention,
Sur les brise-lames des garde-fous,
Souillent les grèves de leurs déjections.
Dans son ventre elle avale les sirènes,
La mer, ce matin, cinglante de rage,
Dans son antre elle engloutit les baleines,
La mer, ce matin, me crache au visage !