L'écho bleu de la nuit (Schaltinienne)
L’écho bleu de la nuit (schaltinienne)
Sur un fil d’horizon, j’ai posé le pied nu
De mon pas incertain ; vous l’entendez encore
Hésiter dans l’écho bleu que la nuit décore
De ce rêve où je viens, mon souffle retenu.
Des cascades de brume inondent la colline,
Comme les cheveux longs d’un archange ingénu
Que caressent mes doigts d’une douceur féline.
Vos poèmes écrits à la plume de paon
Ont le son cristallin d’une flûte de pan.
M’offrirez-vous encor votre voix sibylline ?
Sur le miroir sans tain du ciel d’éternité,
Je cherche dans la brune* un fin trait de lumière,
Cette lueur d’argent quand l’aurore première
Épouse le soleil dans la sérénité.
En chemin j’ai trouvé la source au doux breuvage,
Et promis à son eau - vœu de solennité -
D’enfin me dévêtir de mon âme sauvage.
Aux reflets de vos yeux, j’ai vu mon front rosir
De nos corps appelant l’arc-en-ciel du désir.
M’attendrez-vous encor sur le prochain rivage ?
Hélène
* à la brune = la nuit
Pour les passionnés de la forme dont je publie ici mon premier essai : La schaltinienne est une forme fixe de poème, proposée par Raymond Schaltin vers 1955-1956. Ce poème comporte un quatrain embrassé, un tercet, un distique, un vers médaillé, le tout formant un dizain de Lochac. Ils doivent être indépendants l’un de l’autre et surtout pas raccrochés, par la conjonction ET par exemple.
Le vers seul peut être un petit résumé de l’ensemble. Mais cette forme doit être redoublée pour être une schaltinienne et sur des rimes différentes. Sinon, c’est un dizain de Lochac.
Le mètre est l'alexandrin et son schéma est le suivant :
ABBA-CAC-DD -C - EFFE -GEG HH-G
(réf. wikiki"