L'être intime - Prélude automnal
Prélude automnal
Chaque jour un peu plus, les feuilles de l’érable
Prennent le teint changeant de l’arrière-saison,
Lourdes d’ors et de bruns en lente fanaison
Jusqu’à ce que le vent les roule et les ensable.
Chaque jour un peu plus, au sommet de la dune,
Le soleil incliné se couche sur tes pas
Que mes yeux sans sommeil suivent jusqu’au trépas
De ce long crépuscule où s’étire la lune.
Chaque jour un peu plus, là-bas je t’imagine,
Bercé par l’océan, quand les vents endormis
Font danser la carène aux flots enfin soumis
Du bateau qui s’éloigne au-delà ma chaumine.
Chaque jour un peu plus, à bord de mes nuits blanches,
Ton encre relevée emplit mon coeur d’émois,
Dans l’ombre de Vénus, où j’attendrai des mois
Pour bercer ton repos sur le quai de mes hanches.
Chaque jour un peu plus n’a de cesse d’écrire
Le ressac du grand large ou le souffle d’un train ;
Si ta soif d’aventure encore a bel entrain,
Viens abreuver ta lèvre à l’eau de mon sourire.