3 octobre 2012
La mémoire silencieuse de l'aubier
La mémoire silencieuse de l’aubier
Les parfums du vieux pin
Eparpillés au rythme ailé des vents d’Autan
Sur ta peau de vélin
Evaporent les bris de mes gris jours d’antan
Ce branchu centenaire
Dressé dans un silence éternel et témoin
Me sourit, débonnaire
Promettant de garder cette image en son loin*
Le soleil évapore
Les larmes de la brune* affleurant le gazon
Sous ton corps qui se dore
Indolent et serein, yeux clos dans mon giron
Tel tableau de Monet
Ce déjeuner sur l’herbe embellit ma survie
Et, comme un doux secret
J’emporte à mon couchant ta tendresse infinie.
Hélène
Le 3 août 2012
Commentaires sur Oniris
fugace
30/11/2012
a trouvé ce texte
Bien
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Le souvenir n'est pas dissociable de son lieu.
Que voila le portrait délicat d'un bonheur tissé dans la trame de ce vieux pin. Serein, intemporel, ce beau poème est apaisant. |
Pimpette
15/12/2012
a trouvé ce texte
Bien
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"Et, comme une œuvre peinte,
Ce déjeuner sur l'herbe, au solstice du jour Aux couleurs d'une étreinte, Sans aucune retouche unit l'Art à l'Amour." Un lieu, un amour,un poème limpide, peu d'adjectifs...j'achète! L'auteur peut certainement se lancer dans un projet plus ambitieux la prochaine fois; IL a les qualités nécessaires. cette dernière strophe le prouve largement! |
brabant
15/12/2012
a trouvé ce texte
Très bien
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Bonjour Cristale,
Ah ! Tout d'abord - et avant que je ne lise votre poème - merci de me faire souvenir de Gilbert Cesbron pour qui j'avais une tendresse toute particulière lorsque j'avais dix-sept ans, bien que je ne fusse pas de son bord ni de sa croyance. Mais c'était un solide et honnête ouvrier. Merci pour cet incipit ; j'attache beaucoup d'importance au choix et/ou à l'élaboration de ceux-ci :) Et maintenant j'aborde - avec un préjugé favorable - le texte. C'est qu'il doit être à la hauteur de cet "arbre"... Il l'est ! Je ne suis pas déçu. Tout en retenue et sensibilité/sensitif quoi qu'on puisse en penser et éternité. Déjà j'aime l'"aubier" du titre, livre/ligne(s) de la vie/de vies, "mémoire", circuit imprimé en circularité. Rien qui blesse. Tout qui témoigne. Mémoire du coeur. Merci pour le mot "orpin" ! Bravo pour l'ambre marron (d'une certaine façon :) ), pour le "branchu centenaire" (mais non je ne me moque pas de Marylise Lebranchu) ; Bon, le "déjeuner sur l'herbe" m'a peut-être paru audacieux eu égard au tableau de Manet, mais aux "corps alanguis" il sera beaucoup pardonné :) Merci pour ce moment de poésie que j'espère n'avoir pas trop travesti ! lol :))))) |
rosebud
15/12/2012
a trouvé ce texte
Faible
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Allez, je vais faire mon ronchon habituel, mais la mièvrerie me lasse et j'ai bien le droit de le dire.
D'abord je ne trouve pas très poétique de traiter un pin de "branchu centenaire", il ne vous a rien fait pour mériter une telle casserole. Et je vous garantis qu'il se fout de vos fredaines sous ses frondaisons - il en a vu d'autres et en verra encore et puis des déjeuners sur l'herbe qui se terminent par des paire de claques, et des coups de fusil et du plomb dans l'écorce. Il n'a pas de mémoire et pas de rancune. Il pousse. Je désapprouve aussi cette manière de tricoter laborieusement des vers pour servir dans un écrin quelques mots choisis (orpin, giron). Désolé d'être un peu sévère mais "sans la liberté de blâmer ...." |
Damy
15/12/2012
a trouvé ce texte
Très bien +
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Une belle qualité d'écriture d'un classicisme parfait et d'un rythme dansant comme une valse et l'expression d'un sentiment d'amour très tendre comme une aquarelle donc un réel plaisir de lecture.
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MissNode
15/12/2012
a trouvé ce texte
Faible -
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Contrairement à votre précédente parution, ce poème me laisse insensible aux images prometteuses lancées pourtant par ce beau titre.
La métrique est berçante, mais j'ai perçu un cheminement laborieux, une torsion volontaire des vers pour qu'ils s'encastrent dans le 6/12 pieds.... ... au détriment du sensible, ce qui a rompu toutes images ou sensations chez moi, j'en suis désolée. Pour exemples : - "le silence éternel du printemps" : ok pour l'hiver, ou le plein été à l'heure de la sieste, mais .... le printemps ???!! silencieux éternellement ? j'ai eu beau essayer, en vain - "la pâleur de sa peau réchauffant mon giron" : pour une évocation sensuelle, "giron" est un peu tue-l'amour ... l'image "maternelle" m'est venue avant l'image libertine - "se mêlent les senteurs discrètes d'un vieux pin" : cela n'a rien évoqué chez moi, trop général peut-être ... seul le "pin" parmi ces 9 mots est précis - sonorités disgracieuses, à mes oreilles en tous cas : de façon générale c'est très chargé en "R" je veux bien qu'on ronronne, mais ça finit par racler au fond de la gorge.. surtout sur la chute "l'Art à l'Amour" ... je n'ai pas trouvé très heureux Par honnêteté (pour passer autant de temps à critiquer positif qu'à critiquer négatif), je m'en vais commenter votre précédent poème, quitte à n'ajouter en rien à tout ce qui vous en a déjà été dit. MissNode |
Labrisse
16/12/2012
a trouvé ce texte
Très bien -
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La mémoire silencieuse de l’aubier
Bonjour Cristale Je retrouve ici votre écriture assez "gourmande" et votre féminité... Cueillons techniquement ce beau végétal poétique aux frondaisons retombantes. Dans la catégorie classique vous alternez heptasyllabes et alexandrins c’est donc une forme de « vers libre classique » et oui! c’est le vrai terme … le pédigrée… (De la bête) Les rimes sont croisées, A-B-A-B et composées de riches et de suffisantes pas de pauvres, la règle est respectée le pluriel répond au pluriel, pas d’élision de E spectaculaire… tout est fluide… coulé… pas un hiatus à l’horizon. Vous utilisez une figure de style proche de la personnification, ou l’arbre débonnairement, adoré de ses lèvres, vous regarde d’une métaphore qui à mon gout ne retombe pas sur ses quatre pattes (comme le chat). Au vrai, il y a un peu capilo-tractations… Et nous gagnerions en images de ne pas intégrer autant de propositions a une …proposition ! De cette œuvre, votre qualité est d’utiliser les couleurs, c’était déjà le cas de votre œuvre précédente, vous passez par le regard (c’est la route principale de la vision puis du mirage), a mon gout ombrelle/alanguis/ orpin ; tout cela est de belles dentelles paresseuses et très poétique. Bien sûr en tant qu’obsédé de l’amour, je donne à votre giron toute l’évocation décolletée de gorges généreuses (bref je me fais plaisir), Et m’amuse de votre déviance gérontophile à apprécier le branchu centenaire… chacun sa perversion ! Au moins vous ne ronronnez pas au soporifisme puisque tout veut aller à l’éveil des sensations… Mais attention à ne pas diluer par l’outrance ; tenir la bride sur le col de sa monture, en rabattre … et comme le disait Gilles Sorgel en conseils aux bons poètes (dont vous êtes assurément) : parfois, sabrez ! Amitiés, Labrisse. |
Miguel
16/12/2012
a trouvé ce texte
Bien +
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Commençons par ce qui me gêne, pour n'en plus parler : c'est l'alternance de l'hexa et de l'alexandrin, non en elle-même, car je l'aime beaucoup dans l'ordre inverse, mais précisément parce qu'elle commence ici par le vers court, ce qui me donne à chaque fois comme l'impression d'un faux départ. J'aime mieux :
"Mais elle était du monde où les plus belles choses/Ont le pire destin...etc", où je sens plus de mouvement, plus de souffle. Pour le reste, je suis séduit autant par le sujet que par les images, par la sensualité qui se dégage de ce tableautin, et aussi d'ailleurs par la référence à l'art pictural à travers l'évocation d'une oeuvre prestigieuse. Du vrai classicisme, de la culture et du lyrisme : tout ce que je demande, et rien de plus, rien de trop. |
Alexandre
16/12/2012
a trouvé ce texte
Bien +
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Bonjour Cristale. Ce mélange d'hexasyllabiques et d'alexandrins n'est pas dénué de charme... Lamartine, dans Le lac, utilise partiellement ce procédé mais, et là je rejoins Miguel, débuter par les hexa n'est peut-être pas la meilleure idée. Cela dit, l'écriture est classique avec des rimes riches pour la plupart.
Le "branchu" centenaire du troisième quatrain laisse peut-être à désirer. Puis-je vous proposer ce qui suit sans empiéter sur votre libre choix ? Sylvestre centenaire, Dressé dans le silence éternel du printemps, En témoin débonnaire Il promet de garder cette image longtemps. Une possibilité parmi tant d'autres, ça va de soi... Landais durant vingt années, j'aime l'ambiance de ce poème pour son côté bucolique et tendre à la fois... quand bien même les pins centenaires ne sont pas légion. Joli poème où la touche féminine est perceptible et bienvenue. Merci... |
Artexflow
17/12/2012
a trouvé ce texte
Très bien
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Bonjour Cristale,
Un beau petit poème, je trouve, qui fait son office en "cristallisant" certains sentiments diffus, épars, j'aime quand la poésie s'étale dans l'esprit, touche plus d'un aspect, et j'ai trouvé que c'était le cas ici, bien que vous ne parliez que d'une chose :) J'ai un peu eu la sensation que vous vouliez placer orpin, en effet, après bon... Pour les défauts il y a aussi comme un certain manque de "grandeur", je trouve que le poème manque d'images, d'associations de mots... Bon je vais arrêter de chipoter, j'ai beaucoup aimé bravo :) |
Edition | |
Cristale
20/12/2012
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melancolique
22/12/2012
a trouvé ce texte
Moyen
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Bonjour Cristale,
Un ressenti mitigé face à ce poème, il y a quelques belles images, d'autres sont moins réussies. J'ai aimé le début et l'image du vieux pin: "Qui domine les Landes, Ombrelle pour nos corps alanguis sur l'orpin." La deuxième strophe ne m'a pas trop séduite: "Le soleil vif mordore La pâleur de sa peau réchauffant mon giron. Mon Dieu comme j'adore Ses lèvres, son regard, ses yeux d'ambre et marron !" Et je n'ai pas compris de quel silence veut parler l'auteur, je pense que le printemps est loin d'être silencieux: "Dressé dans le silence éternel du printemps," Par la suite j'ai aimé: "Et, comme une œuvre peinte, Ce déjeuner sur l'herbe, au solstice du jour Aux couleurs d'une étreinte," Mais j'ai moins aimé le dernier vers: Sans aucune retouche unit l'Art à l'Amour." Au plaisir de vous relire. |
micdec
31/12/2012
a trouvé ce texte
Bien
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Charmant.
Un peu plon-plon, peut-être, mais il est possible qu'il y ait du charme dans les yeux marron, pourquoi pas... Je plaisante. Votre poème est délicat. Plus que votre peau, sans doute, puisque, sous un pin vieux ou jeune, bonjour les aiguilles et leur agressivité ! Sans compter les fourmis. On se demande avec un petit sourire de quel spectacle, à part le picnic, le vieux pin pas salace est "témoin débonnaire"... Sinon, c'est bien fait, travaillé, plein d'aisance et de calme. Agréable. |
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Commentaires