Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Hélène d'Horizon
10 novembre 2012

Brumes d'automne

 

Brumes d'automne

ibrumes
Novembre a revêtu son cardigan de brumes
Et s'approche à grands pas
Des petits matins las
En sombre ambassadeur des aurores posthumes.

La feuille morte expire au souffle froid des bises
Sur le seuil des saisons,
En ocres fanaisons
Le chêne pleure au gel d'aubes mornes et grises.

Comme au fond d'un miroir, tout embué d'haleine
Le ciel dans son brouillard
S'allonge sans égard
Sur le ventre frileux d'un territoire en peine.

A l'horizon, là-bas, la lumière supplie
Un soleil morfondu
Dans un prisme éperdu.
Je vais la retenir, malgré l'hiver... la vie.

 

Hélène

28 Octobre 2012

 

 

Commentaires du Comité de Lecture de ONIRIS

 

 

 

 

   Labrisse   

3/1/2013

 a trouvé ce texte 

Très bien

Ce poème très bien écrit, est de facture classique … Il articule un discours ou la sémantique est simple et va droit au but… l’histoire un peu sombre relate en une métonymie bucolique le balancement entre une saison et la vie de l’auteur qui s’y confond… Il finit sur une note d’espérance.

Quatre strophes de quatrains ou les alternances entre alexandrins et hexasyllabes apportent des rimes riches, suffisantes et pauvres, à l’organisation entrecroisée…

Artistiquement cette pièce est très belle, l’auteur disserte comme d’une bucolique des aspects et des changements de la nature à l’automne, il y a de jolies trouvaille pour orner d’images ce qui se passe : cardigan de brumes, la feuille morte … en ocre fenaisons, le ventre frileux de la planète… et l’envoi : retenir a fleur d’hiver ma vie (sorte d’hypallage réussi).

Le sujet en général est peut-être un peu (oserais-je) « suranné »… Mais on peut porter à l’auteur que son écriture est très honnête, elle est livrée à nous nue, entière et belle… et cela n’est pas si courant ni facile qu’il y parait !

Amitiés,

Labrisse.

 

Merci Labrisse. Votre commentaire me réconforte en ce qui concerne le tableau imaginaire de l'association d'une saison mourante et la vie de l'auteur.

Un sujet certes usité mais qu'il me plaît à évoquer, l'automne étant par essence naturellement poétique, le thème n'est pas clos et sujet à de nouvelles expressions que vous avez bien remarquées malgré justement cette difficulté à « faire de l'original ».

Bien amicalement

Cristale

   Jano   

7/1/2013

 a trouvé ce texte 

Bien +

N'étant pas un spécialiste je ne peux juger du bon respect de la forme classique. A priori tout ceci a l'air solide et l'expression poétique de toute évidence maitrisée.
Bien sûr vous abordez un thème que les poètes affectionnent - la mélancolie d'un paysage automnal - mille fois rebattus, mais vous parvenez à lui donner un cachet émouvant, sincère. Pour preuve ce beau vers final où vous ouvrez votre âme : "Je vais la retenir, à fleur d'hiver, ma vie,Dans ce prisme éperdu."
Les images sont belles, sans excès de maniérisme et rendent bien compte de cette atmosphère où les beaux jours s'achèvent.

 

Jano, merci pour avoir apprécié ce texte en mettant l'accent sur l'émotion naturelle que suscite cette saison qui a inspiré tant de poètes de tous temps.

Comme je le dis précédemment, « faire de l'original » sur un sujet usité n'est pas exempt de difficultés mais avec l'inspiration et le ressenti sincère les mots viennent « habiter » le poème.

Bien amicalement.

Cristale

 

 

 

 

   brabant   

9/1/2013

 a trouvé ce texte 

Bien -

Bonjour,


L'auteure a le sens de la métaphore au féminin, je ne vois pas UN auteur écrire "cardigan de brumes", métaphore originale que je ne crois pas avoir vue ailleurs.

En jouant sur les mots "pleure/bises (je sais...)/miroir/frileux/fleur/etc..." et leur contexte, j'ai l'impression d'une mélancolie toute féminine d'où l'espoir n'est cependant pas absent.

Il y a de la pudeur et de la discrétion. Une vie contenue dans ce poème où il y a peut-être trop de retenue cependant que la vie continue de battre et que l'on devine la sève... là-bas, derrière le "prisme".

Peut-être faudrait-il jeter quelques paillettes sur ce poème très bien écrit mais trop uniformément triste.

Je ne le sens palpiter que dans les deux derniers vers.

:)


brabant

 

Merci Brabant, votre réflexion sur « le cardigan de brumes » m'est des plus agréables et je vous assure de sa création toute personnelle.

Votre lecture « en aveugle » avant la publication de mon texte est très pointue et vous en avez justement déduit qu'une femme écrivait ces vers...Bravo !

Le poème est triste écrivez-vous...oui, comme certains jours d'automne, mais je penserai aux paillettes ainsi que vous le suggérez pour un prochain sujet, hivernal peut-être.

Bien poétiquement.

Cristale

   rosebud   

10/1/2013

 a trouvé ce texte 

Faible

Battues et rebattues ces images sur les saisons qui passent: le printemps qui chante, l'été qui rit, l'automne qui pleure et l'hiver qui meurt. Ce serait plus enthousiasmant si l'auteur était un peu plus inspiré et moins chichiteux:
- cardigan de brumes
- sombre ambassadeur des aurores posthumes (pourquoi posthumes?)
- le chêne pleure
- la lumière supplie un soleil morfondu

 

Merci Rosebud, vous n'aimez pas certaines expressions et c'est votre droit le plus stricte. J'apprécie votre sincérité et l'attention que vous avez portée à mon texte.

Pourquoi « posthumes » ces aurores ? Parce que les belles aurores colorées de l'été n'existent plus, elles sont mortes dans cet automne aux aubes brèves et bien moins irisées.

Bien poétiquement.

Cristale

 

 

 

 

 

 

   David   

15/1/2013

 a trouvé ce texte 

Bien

Bonjour Cristale,

Je trouve que ça ressemble assez à une toile, avec cet "automne" qui arrive à grand pas, et un "soleil" en point d'horizon, entre lesquels il est question d'arbre et de "ciel allongé". Ça m'évoquerait un simple tableau d'un personnage au bout d'une route, longée d'arbres grandissant vers les côtés de la toile, avec les pyramides des lignes de fuite, le ciel surplombant le tout à l' horizontal.

L'image de la 3ème strophe, d'un ciel s'allongeant sur le ventre de la planète "comme un fond de miroir embué d'haleine", c'est comparer un mouvement, s'allonger" à une teinte ou une texture avec la buée sur le miroir. C'est un peu le même déplacement avec la "feuille morte" qui "expire" une couleur ou d'une couleur (suivant si expirer c'est dans le sens de mourir ou de simplement relâcher son souffle). Ce ne serait pas seulement à visualiser comme une nature morte du coup, il y aurait du "mobile dans l'immobile" : Le chêne "pleure" mais ne semble pas bouger pour autant, comme la feuille morte qui "expire", et le ciel qui "s'allonge". De même pour l'automne qui "s'approche" sans que ça représente un déplacement véritable.

En moins de mots, ça fait un genre de contraste entre l'immobilité de ce qui est décrit et les verbes d'action utilisés pour le faire. Ça participe à une petite impression de vertige, j'ai trouvé, qui vient un peu aussi de la forme et du rythme donné, agréablement.

 

Bonjour David

J'aime bien votre représentation sur toile imaginaire de ce personnage qui marche dans un paysage en perspective. C'est joliment vu car l'idée a été traitée dans l'un de mes textes pas encore publié ici.

Votre vision picturale des mots n'est pas pour me déplaire car associer l'écriture et la peinture m'interpelle.

Vous voyez le mobile dans l'immobile, c'est exactement l'image que ce texte essaie de faire passer et votre remarque me réconforte.

Merci de votre grande attention.

Bien cordialement.

Cristale

   Alexandre   

17/1/2013

 a trouvé ce texte 

Bien +

Bonjour Cristale. Certes le sujet a été traité depuis la nuit des temps mais il y a quelques belles trouvailles comme le cardigan de brumes et les ocres fanaisons. A ce propos ne manque t-il pas un "s" à ocres ? Je suis un peu plus réservé quant aux aurores posthumes... mais dans l'ensemble la lecture est agréable et je vous en remercie.

 

Bonjour Alexandre,

Je vois que vous appréciez quelques unes des expressions de ce poème.

En ce qui concerne « les aurores posthumes » comme je l'ai expliqué à Rosebud, « les belles aurores colorées de l'été n'existent plus, elles sont mortes dans cet automne aux aubes brèves et bien moins irisées. ».

En espérant que cela vous paraîtra plus clair.

En ce qui concerne « en ocre fanaisons » nous nous sommes rencontrés en mp pour expliquer cet accord concernant l'adjectif de couleur invariable.

Merci de votre appréciation.

Bien cordialement.

Cristale

   Ludi   

15/1/2013

Bonjour Cristale,

La nature n’est pas mon thème favori en poésie. La contemplation non plus. J’aime entendre un peu d’humain :

— « Je vais la retenir, à fleur d'hiver, ma vie, »

Ça, c’est beau. Je vais en faire ma signature un de ces jours (en vous citant, bien sûr)

 

Bonjour Ludi,

Je suis touchée de votre remarque sur le vers que vous citez « « Je vais la retenir, à fleur d'hiver, ma vie »

Promis ! Je vous présenterai « un  peu d'humain » prochainement !

Bien amicalement.

Cristale

   Marite   

15/1/2013

 a trouvé ce texte 

Bien

C'est la troisième strophe qui me plaît le mieux dans ce poème :

"Comme un fond de miroir tout embué d'haleine,
Le ciel dans son brouillard,
Sur le ventre frileux d'une planète en peine
S'allonge sans égard."

Mais j'ai aussi apprécié les autres images plus familières pour ces "Brumes d'automne". Il est certain que le thème n'est pas nouveau mais il restera toujours, heureusement, des poètes qui éprouveront le besoin de nous faire part de leurs ressentis au spectacle de la Nature. Dans ce poème, l'expression poétique est des plus délicate et agréable à l'oreille et à l'imagination.

 

Merci Marite de citer ce 3ème quatrain.

Votre apprécié sur les ressentis poétiques de cette saison, tristounette mais si belle, me rassure.

Je suis touchée par vos mots que je cite : « Dans ce poème, l'expression poétique est des plus délicate et agréable à l'oreille et à l'imagination. »

Voilà qui réchauffe ma plume hivernale ^__^

Bien poétiquement.

Cristale

   Edelweiss07   

16/1/2013

 a trouvé ce texte 

Très bien +

Bonsoir Cristale,

J'ai beaucoup apprécié votre poème, de forme classique qui s'y prête à merveille, le thème ne m'a pas du tout dérangé, et j'y retrouve d'ailleurs une créativité et des métaphores qui ont satisfait ma curiosité, qu'importe si le thème est courant en poésie. J'aime beaucoup aussi l'alternance de la longueur des rimes.
Une belle maîtrise au niveau de la poésie il me semble et un régal de lecture. Merci.

 

Bonjour Edelweiss07,

Je vous remercie pour votre appréciation des métaphores utilisées dans mon texte sur un thème souvent rabâché mais qui mérite toujours autant que l'on en décrive la beauté et l'émotion.

Vos compliments me touchent et je suis ravie que ce texte vous plaise dans le fond et dans la forme.

Merci encore.

Bien poétiquement.

Cristale

   melancolique   

16/1/2013

 a trouvé ce texte 

Bien -

Bonsoir Cristale,

Il y a des choses agréables dans ce poème, sans être vraiment originales, mais c'est bien écrit. J'aime pas trop la métaphore: "cardigan de brumes".
Ma partie préférée est:
"Je vais la retenir, à fleur d'hiver, ma vie,
Dans ce prisme éperdu."

Au plaisir de vous relire.

 

Bonjour melancolique,

Merci d'avoir pris le temps de lire mon poème et d'avoir déposé vos impressions sur cette page.

Les avis sont partagés concernant certaines métaphores mais j'apprécie les divergences d'opinion de bon gré.

Bien amicalement.

Cristale

   Miguel   

17/1/2013

 a trouvé ce texte 

Très bien

Un très joli poème comme je les adore, évocateur, classique, au rythme très approprié au sujet (je suis friand du quatrain à mesure alternée 12/6, qui est celui de la Consolation à du Périer, de Malherbe, par où je suis venu à la poésie classique.) Je trouve un peu scabreuse l'image de la troisième strophe, non que le scabreux m'effarouche à tout coup, mais dans ce contexte plein de délicatesse et de mélancolie, il me gêne, de même que la construction finale, "je vais la retenir, ma vie", un peu trop familière pour la tonalité d'ensemble. Quelques vers véritablement lamartiniens rachètent ces faiblesses.

 

Bonjour Miguel,

 

 

 

Votre appréciation du poème, dans son classicisme et sa métrique, est encourageante d'autant plus que vous citez Malherbe.

 

La critique est constructive en ce qui me concerne et je saurai tenir compte de vos remarques justifiées.

 

« Quelques vers  lamartiniens » écrivez-vous...

 

Quel honneur ! Je suis confuse, mais ravie !

 

Merci pour votre lecture attentive.

 

Bien cordialement.

 

Cristale

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Hélène d'Horizon
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 4 427
Hélène d'Horizon
Publicité