Commentaires du comité de lecture de Oniris

 Ce poème, lauréat de la Flamme d'Argent Flammes Vives a été présenté également chez Oniris et jugé par un comité de lecture. Pour lire les commentaires cliquer sur "lire la suite"

D’ombres et de lumières


Assis au chevalet, il peint en sa chaumière,
Acanthes et lauriers couronnant le cavet,
Une beauté saphir, trésor à son chevet
A la courbe gracile et boutons de trémière.


Sous l’éclat cristallin du vallon de lumière
En couleurs indigo la toile alors se vêt,
L’écume du ruisseau, la blondeur d’un duvet
Affleurent l’horizon dès l’aurore première.


Il insuffle l’aura sur l'aile du sommeil,
Dans ce geste soyeux, l'or d'un reflet vermeil
Irise de satin sa muse de tendresse.


Quand l’ombre d’un rocher balance sous le vent
La douceur d’une main, l’éden d’une caresse
« L’azur naît de la nuit » chante l’engoulevent.

Mona79    27/10/2012  a trouvé ce texte  Très bien +	« Et puis la note bleue résonne et nous voilà dans l’azur de la nuit transparente. Des nuages légers prennent toute les formes de la fantaisie ».George Sand C'est un sonnet somptueux qui rend hommage à la musique autant qu'à la peinture. Les mots sont délicats, le style précieux, les vers sans défauts. Je suis charmée.
stellamaris    31/10/2012  a trouvé ce texte  Très bien	Un poème magnifique, une succession d'images de paix... Le rythme doux de ces alexandrins renforce cette impression... De la poésie classique dans toute sa splendeur. Superbe. Avec toute mon amitié.
Damy    31/10/2012  a trouvé ce texte  Très bien	J'ai déjà lu ce joli sonnet lors d'une première soumission au comité de lecture. J'avais dit qu'il me donne à voir un jardin à la Monet et à entendre une douce nocturne de Chopin. J'avais relevé quelques mots précieux, placés au 1° quatrain comme des touches de couleurs particulières, des nuances de lumières ou des soupirs musicaux qui mettent tout de suite dans une ambiance délicate: acanthes, cavet, trémière. Et, à propos de "L'azur nait de la nuit", j'ai retrouvé la phrase qu'écrivit George Sand à propos de Chopin: « Et puis la note bleue résonne et nous voilà dans l’azur de la nuit transparente. Des nuages légers prennent toute les formes de la fantaisie ». Bref, un réel plaisir de lecture pour moi.
Miguel    31/10/2012  a trouvé ce texte  Moyen -	Il y a des virgules où l'on sent qu'il faudrait des points : cela ne facilite pas la perception du texte. Dans l'énumération du premier quatrain, "une beauté saphir" fait un peu figure d'intrus. Il me semble qu'on "se vêt de" et non "en", dans la mesure où les couleurs figurent ici comme matière. Je ne saisis pas le sens du vers 9, d'autant qu'il y est question de sommeil, qui évoque la nuit, alors qu'on vient de parler du vallon de lumière qui évoque le jour. "muse de tendresse" ne me semble pas très heureux, et le dernier tercet m'est complètement hermétique. Que peut bien balancer l'ombre d'un rocher, ou toute autre ombre ? Ce sonnet, satisfaisant dans sa forme, me semble maladroit dans sa syntaxe et dans ses images.
Brisemarine    15/11/2012  a trouvé ce texte  Très bien	Je suis sous le charme. Un écrit magnifique où tout est dépeint avec délicatesse et une belle maitrise des mots; les images sont très belles, le rythme est fluide et entraînant du début jusqu'à la fin. La prosodie me semble parfaite.Juste un tout petit bémol:vers 10: il fallait écrire : DE couleur...se vêt, et non EN couleur. Merci à l'auteur(e) pour cette agréable et apaisante pause poétique.Je commence bien ma journée. Brisemarine
Labrisse    15/11/2012  a trouvé ce texte  Moye	J’avoue avoir eu du mal dans cette pièce à me reposer sur le vagabondage des sens, la délivrance des sensations, le voyage des émotions… Disséquons cet objet de désir bleu… Alexandrins classiques, synérèse, sonnet en rimes riches (toutes sauf, suffisantes : tendresse et caresse dr et r) … Pas d’élision spectaculaire, l’alternance des syllabes (voisée, fricatives, palatales, etc.) est d’une bonne mâche, la lecture en est coulée, la ponctuation est quand même trop peu efficace… Ce poème paisible est féminin et très Artie… artistique quoi…. Et suave … vous « passez » par la couleur, ce que je trouve être une qualité poétique (et, de plus en plus, une rareté) mais cela est tout personnel ! Je pense que vous y campez le compositeur, s’essayant à la peinture d’un sujet de nature, fleurs et oiseau autour d’un vase… quoi ! Mais je n’en suis pas très sur… malgré le chevalet ! Pourquoi ? Vous décidez de libertés : affleurer l’horizon, ombre balançant au vent, insuffler l’aura, etc. Je me permets de penser que ces gestes de dessinateur diluent le sens premier du sujet, ils ne font mouche qu’à demi ! La composition générale de la pièce est un peu hermétique à vrai dire, et il faut fouiller dans le texte pour en tirer de la substance… Personnellement, je suis, lecteur, extrêmement paresseux (dans la vie aussi héhéhé)… et j’attends du texte qu’il vienne à moi, pas l’inverse… Là, j’ai du ouvrir grand les mirettes et relire pour attraper les clefs de l’intrigue… Mais… je les ai attrapées finalement. En conclusion, je salue votre arrivée sur ce sympathique site, espérant que vous nous soumettrez d’autres textes… plus simples dans leur fond ; sur une saillie originale une carte poétique agréable à déchiffrer ou à suivre, autant féminine et colorée… Amitiés Labrisse.
Alexandre    15/11/2012  a trouvé ce texte  Très bien	J'applaudis des deux mains à ce magnifique sonnet très pur et très classique. Un retour sur Georges Sand, dont je viens de relire certaines oeuvres quelque peu effacées en ma mémoire, sur Chopin dont je ne me lasse pas, le tout sur une toile de Delacroix... Que demander de plus à cette belle matinée ? Juste un bémol, au vers 6 ne pensez-vous pas que "De couleurs indigo..." conviendrait mieux que "En couleurs..." J'ai beaucoup aimé l'acanthe et le cavet d'autant que j'ignorais tout de ce dernier mot. Un poème tout en douceur dont seules les femmes ont le secret ! Je vous souhaite la bienvenue, une longue "carrière" sur Oniris et vous remercie pour ce plaisant instant de lecture.
brabant    15/11/2012  a trouvé ce texte  Très bien -	Un tableau que j'accrocherai sans coup férir, sans conteste et sans hésiter parmi les tableaux de mes murs, un tableau de facture classique, une odalisque en abyme parmi mes "vanités", du solide en clair-obscur pour rappeler l'ambiguïté de l'engoulevent. Chez vous je chinerai à la lueur des bougies, l'électricité est une sorcière qui électrocute le savoir-faire. Vous êtes de la trempe d'un La Tour et aussi d'un Poussin, que brûlent les chandelles aux trames des Gobelins ! Merci pour cette paix, ce doux repos, cet aimable réveil. A vous relire !
Jano    15/11/2012  a trouvé ce texte  Bien +	Je suis incompétent pour juger la pleine adéquation de ce poème à la forme classique mais, a priori, je le trouve bien réussi. Je suis sensible à la grâce et à la richesse du vocabulaire, aux images précieuses qui collent parfaitement à cette scène raffinée. L'expression poétique est sans conteste maitrisée, avec une préférence pour le dernier tercet empli d'un charme bucolique qui me touche. On ne peut oublier le chant particulier de l'engoulevent à la tombée de la nuit.

Comments

[helenedhorizon]

Merci pour cet élogieux commentaire!



Comme je l'expliquais précédemment, je n'ai pas été prévenue de la publication de commentaires sur cette page et le temps est passé jusqu'à aujourd'hui où j'ai l'agréable surprise de votre visite.



Merci encore et pardon pour ce retard à vous répondre.

[Tais toi et rime]

Magnifique poème en alexandrins comme j'aime. Il est si rare que l'on croise des amateurs de poésie classique et plus encore des poètes de talent

[le-cid-sulfurik]

"Chaque fois qu'on produit un effet, on se donne un ennemi."

Oscar Wilde.



Oui, quelques coups de griffe bien acérés chez ces gribouilleurs, quand même !

La critique et l'Art ne font pas toujours bon ménage, mais sont pourtant complémentaires... Comme l'ombre et la lumière !

Je ne connaissais pas ce site (belge............) et je ne m'en porte pas plus mal !

Par contre, flammesvives, ça me dit quelque chose.



Amicales salutations