Un tout petit peu plus (Quatrains)
Un tout petit peu plus
Dans sa robe de lune, au tout petit matin,
Le ciel ouvre ses draps sur un souffle de brise
Dont le parfum, léger, se dilue au satin
De la brume, et l’ambré, sur ma peau, s’éternise.
Bercée au creux douillet d’un nuage enjôleur :
Un elfe, de son aile, effleure ma paupière,
Et, délicatement - comme on offre une fleur -
Dépose sur ma lèvre un baiser de lumière.
L’aube s’ irise d’or en mon profond sommeil,
Me couvrant de son voile, évanescente soie,
Qu’un ange gracieux réchauffe de soleil.
Puis le songe devient rivière où je me noie.
Un tourbillon s’enroule à mon corps étourdi
Et la torpeur de l’onde enveloppe mes hanches,
Étale mes cheveux sur l’à fleur engourdi,
Quand un discret zéphyr, sur mes épaules blanches,
Murmure un friselis…J’entrouvre enfin mes yeux :
Il est là, souriant, l’archange de mon rêve !
Au berceau de ses bras, ce réveil merveilleux,
Dès la pointe du jour, fait de moi sa seule Ève,
………Un tout petit peu plus.