Nectar et Ambroisie

Nectar et ambrosie

J’aime suivre des yeux le vol d’un papillon

En retenant mon souffle au moindre frisson d’aile,

Sans jamais le toucher, j’effleure son sillon

Du bout de mon regard jusqu’à cette asphodèle.

J’aime chaque matin entendre le pinson

Qui s’en vient m’égayer de son joli ramage

Sans jamais le frôler, j’effeuille sa chanson

En caressant du cœur son merveilleux plumage.

Je te vois  papillon (dont j’aime les couleurs)

Qui voyage et se pose avec tant de tendresse

Et m’embaume à l’envi, parmi toutes les fleurs,

Du plus doux des parfums nommé délicatesse.

Je te sais tel l’oiseau car j’aime tout autant

Le libre troubadour des matins de bohèmes

Et qu’importe ta neige et ma brume et le temps,

Laisse-moi simplement t’offrir des mots-poèmes.

Les pieds ancrés au sol, délicieusement,

Je partage avec toi nectar et brin de vie,

Fi du vent de l’oubli ! Qu’il s’éloigne un moment !

Soyons sages mais fous ; buvons cette ambroisie.

Comments

[Ecrit-Libriste]

C'est habilement esquissé, finement tissé, tes petites acrobaties syntaxiques sont superbes d'équilibre, Hélène, avec une légèreté d'interprétation qui n'appartient qu'à toi. Et en plus, tu parles aux papillons virevoltants et aux gais pinsons, en nous épargnant les mièvreries !



Ah, si l'espérance de vie de ces adorables petites bêtes pouvait s'allonger autant que l'espérance de vie humaine !



Merci d'avoir ainsi délesté mes pensées.

Chaleureuses bibises