Tu m'appelais Sélène (zadjal à l'intérieur d'un sonnet - exercice de style)
Tu m'appelais Sélène
Je me souviens des jours, de leurs doux clapotis
Aux saisons des amours, des tendres ritournelles.
Nous mêlions notre haleine à ce battement d'ailes
Jusqu'à la lune pleine en secrets chuchotis.
Tu m'appelais « Sélène », au creux d'un lit, blottis,
Ta main sur mes contours, mes hanches maternelles,
Tes lèvres sur ma bouche y buvait les airelles
Du soleil qui se couche en de blonds frisottis.
Dans les ors de ma couche enflammée à ta fièvre,
Sans craintes ni détours, je goûtais la genièvre,
Ô l'enivrante emphase, onirisme d'antan !
Sur les rives du Phase, enroulés à la rime
De nos plaisirs en phase : était-ce un bien grand crime
Que de vouloir toujours t'aimer, mon beau Titan ?
Hélène
Toile de Jacques-Louis David
"Les amours de Pâris et Hélène"
Les rimes du zadjal (aa-bbb-a-ccc-a-ddd-a) se trouvent à chaque premier hémisiche du sonnet :
jours - amours
haleine - pleine - Sélène
contours
bouche - couche (nom) - couche (verbe
détours
emphase - Phase - phase -
toujours