Aurore (sonnet à l'intérieur d'un zadjal - exercice de style)

Aurore

Aurore au pré-matin caresse les montagnes
Et toi, comme Céphale, aux cieux tu l'accompagnes

Dans la noce finale offerte au firmament
Qu 'un voile adamantin couvre tel un amant.
Mi-reine mi-catin, pour toi ce diamant,

Est perle nue, opale au sein des hautes fagnes.

Peau laiteuse et teint pâle alanguis aux frissons
Du long toucher satin de tes doigts polissons.
Tu froisseras la rose, à force de suçons,

Bien avant qu'elle n'ose essaimer les campagnes

Du nectar précieux qui glisse, désormais,
Sur le flan d'une dune où nul ne vit jamais
Le seul rayon de lune à l'ombre où tu l'aimais.

Instants délicieux d'une guerre où tu gagnes.

Hélène

Le sonnet se trouve à chaque premier hémistiche de chaque vers.

Les rimes internes du sonnet sont :

matin-Céphale-finale-adamantin

catin-opale-pâle-satin

rose-ose-précieux

dune-lune-délicieux

Les rimes du zadjal du deuxième hémistiche sont :

montagnes-accompagnes

firmament-amant-diamant

fagnes

frissons-polissons-suçons

campagnes

désormais-jamais-aimais

gagnes

Illustration : L'Aurore, par Joséphine Wall

Eos, ou Aurore

Éos, dans la mythologie grecque, appelée Aurora chez les romains est une des divinités primordiales du panthéon grec. Personnification de l’aurore, Éos est la fille de la Titanide Théia et du Titan Hypérion, et la sœur d’Hélios (le Soleil) et de Séléné (la Lune).

Chaque matin cette déesse ouvrait les portes du jour de ses doigts de rose. Après avoir attelé les chevaux au char du soleil, Hélios, elle montait sur son char tiré par des chevaux ailés: Phaéton et Lampos (parfois elle chevauche Pégase), puis elle accompagnait le soleil sous le nom d’Héméra jusqu’au soir pour ensuite prendre le nom d’Hespéra. Elle terminait sa course dans l’Océan occidental.
A son départ chaque matin, elle verse sur la Terre la rosée, contenue dans une urne; la rosée n’est rien d’autre que les larmes de la déesse, qui pleure son fils Memnon tué par Achille pendant la guerre de Troie.
Elle est aussi souvent assimilée, dans d’autres mythologies et sous d’autres noms, à Vénus en tant qu’étoile du matin et aussi à Vénus l’étoile du soir.

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Comments

[helenedhorizon]

Cher Lulu, j'admire la facilité avec laquelle tu développes tes commentaires. En fait, je publierais un poème rien que pour le plaisir de lire tes appréciations riches en vocabulaire, en images, en syntaxe, et, qui plus est, regorgent de poésie. Rien que ceci :

"jour aux doigts de rose" ..."traçant dans l'air brûlant leurs longs sillons de feu " valent leur pesant de plumes :)

Alors, pour ce plaisir toujours renouvelé que j'ai à te lire et ta fidélité sur mes pages, je te dis merci !



Bien à toi

Hélène

[LULU BERLU]

Un exercice de style qui suggère aux sens, à l’imagination, à l’âme : tout un monde de pensées intérieures, au sein duquel vient s'imager le lent déroulement mélodique du jour qui arrive, jour aux doigts de rose espéré longtemps, fiévreusement attendu, aussi splendide et finement tissé que le tulle pourpré d'un Soleil levant. J'ai cru voir tout un régiment de lucioles, traçant dans l'air brûlant leur longs sillons de feu !



Avec ton sonnet à l'intérieur d'un zadjal, Hélène, je dirais (en critique averti que je suis) que la tradition est respectée, de surcroit !



Chaleureuses pensées

[helenedhorizon]

Bonjour Sedna, ici c'est une simple expérience de ma composition nullement une forme classique édictée par les anciens. Mais je vous invite, si la forme vous intéresse pour l'essayer, sur un vrai zadjal ici : http://lumieresdhorizon.canalblog.com/archives/2014/09/24/30645665.html#comments.

Merci de votre sympathique présence et vous n'avez rien à m'envier, votre plume a elle également une jolie palette de sons et de couleurs.

[Sedna]

Je ne connaissais pas "zadjal".. Encore une découverte !

[Sedna]

Merci Hélène de vous être arrêtée sur mon banc d'étoiles... Ma plume est bien pâle à côté de la vôtre mais j'apprends tellement en vous lisant.. Merci pour ce partage