Vol au vent (sonnet estrambot)
Vol au vent
J’aime ce que je fais et je fais ce que j’aime,
Au grand dam des charmeurs qui, voulant me ravir
Du balcon de théâtre où tout vient me ravir,
M’interdiraient alors jusqu’au moindre poème !
Tous ces gents damoiseaux aux faux airs de bohème
Ne sauront m’imposer le choix de m’asservir,
Malgré leur cinéma, j’entends bien m’assouvir
En regardant les films agréés par moi-même.
Des grands concerts de jazz à mes cours de dessin,
J’admire autant Davis que l’œuvre de Poussin
Et la mode aux salons où je suis invitée.
D’Anvers à Montréal, pieds nus, cheveux au vent,
Plus rien ne me retient même si, bien souvent,
Je rêve d’une épaule, un jour, une nuitée.
J’emporte ainsi ma vie au bout de l’horizon
Par avion, train, bateau, sans amant, ni maison,
Mais quand j’aurai vieilli, nul ne m’aura quittée.
Hélène