Un peintre, un poète, un écho
"Claude Monet est le maître des couleurs, comme Victor Hugo est le maître des images.
Hugo fut un œil prodigieux ; Monet un œil miraculeux. »
Octave Mirbeau
Quelle jolie journée ! Oui prends-moi par la main,
emmène-moi le long de cette allée fleurie
où Monet a posé sa palette arc-en-ciel,
dis-moi le langage de ces beaux papillons
qui butinent les cœurs offerts des dahlias .
Je te suis, confiante et heureuse à la fois
dans ce rêve éveillé où vit toujours le peintre.
Oh ! Regarde il est là, sous le saule pleureur !
Là-bas, oui, et Camille en robe d’organdi !
Quel charmant petit pont ! Ce sont les nymphéas
n’est-ce pas, à fleur d’eau ? "Au bout de l’Orient"
dis-tu. J’aimerais tant faire ce voyage avec toi.
Oui, reposons-nous donc ici, sur le chemin.
Au bois des oliviers, ta main serre la mienne,
oh ! je sens mon cœur battre et mes joues qui rosissent.
La mousse a fait l’empreinte, au creux de sa fraîcheur,
de nos corps allongés sous les branches d’un arbre
ové comme une ombrelle.
Que la pie aille au loin raconter ! peu m’importe.
De tes lèvres je prends ce doux et long baiser,
qu’en silence, j’osais espérer.