Viens
Viens
Toi qui te perds au loin sur cette image
Retourne-toi, non, tu ne rêves pas,
Je suis venue à bord de ton nuage
Pour t’inviter et t’emmener là-bas,
Sur les sentiers colorés de bruyères,
Où chaque fleur vient offrir son atour.
Viens, oublions le monde des chimères,
Mêlons nos pas et nos cœurs à l’entour.
Dans ces bouquets d’écumes mousselines
Le vent s’éveille au berceau des matins
Gonflant jupons et blanches capelines.
Viens, je t’emmène au pays des lutins.
Tiens-moi la main, sur la Côte-Sauvage
Le vide attend, mais de tes yeux rieurs,
Je le vois bien, m’entraînant au rivage,
Tu me fais croire, oh combien tu prends peur !
Viens, je t’emmène à la source promise.
Tels des enfants assoiffés de fraîcheur,
Éclaboussons ma robe et ta chemise !
C’est dans tes bras, d’une grande douceur,
Serrant ma taille à me donner la fièvre,
Que s’ouvre enfin le rideau du soleil
Sur cette offrande, à l’écrin de ta lèvre,
Comme un bonbon saupoudré de vermeil.
Viens dans mon rêve et laisse-moi te dire :
"Je… " oh! tu le sais bien.
Hélène
Image 1 : Caspar David Friedrich « Le voyageur Au-dessus de la mer de nuages » (1818) huile sur toile
Image 2 : Levasseur « Le jeune romantique » (1822) gravure
Image 3 : par moi-même sur les hauteurs de la Pointe de Dinan - Bretagne - Finistère centre-ouest